• Hémochromatose : une maladie génétique très répandues

    Hémochromatose : une maladie génétique très répandues

     

    L'hémochromatose est l'une des maladies génétiques les plus répandues dans certaines catégories de population notamment dans la population européenne. En réalité, il existe plusieurs types d'hémochromatose selon le gène malade, mais la plus fréquente est l'hémochromatose dite de type 1 ou hémochromatose HFE1. Selon les études épidémiologiques, elle concernerait plus d'une personne sur 300 environ. Malgré cette prévalence assez élevée, l'hémochromatose reste une maladie peu diagnostiquée.

    Cette situation s'explique par l'absence de manifestations cliniques précoces et évidentes avant l'apparition des complications qui sont tardives. L'hémochromatose affecte le métabolisme du fer. Elle a pour conséquence l'accumulation excessive de fer dans les organes. Cette surcharge est le résultat de l'augmentation de son absorption au niveau de la portion proximale des intestins. Le fer est un élément indispensable dans l'organisme, il intervient dans la formation des protéines héminiques. La plus importante des protéines héminiques est l'hémoglobine contenue dans les globules rouges. C'est grâce à elle que l'oxygène est fixé dans les globules rouges puis distribué vers toutes les cellules de l'organisme. Plus de 65% du capital en fer de l'organisme sont utilisés dans la synthèse de l'hémoglobine, ce qui correspond à 2 grammes de fer environ. Le fer est aussi présent dans la myoglobine et dans certaines enzymes comme les cytochromes. Il est également lié à d'autres protéines comme la ferritine, la transferrine ou l'hémosidérine. Chaque jour, l'organisme perd environ 1 mg de fer. Cette perte se fait essentiellement par le phénomène de desquamation des cellules au niveau du tube digestif.

    L'apport en fer est assuré par l'alimentation quotidienne qui en contient entre 8 et 15 mg environ. Cependant, la quantité de fer réellement absorbée au niveau des intestins ne dépasse pas les 15 % des ces apports alimentaires quotidiens. Cela signifie que les apports réels en fer est d'environ 1,5 mg par jour. Il faut savoir que l'organisme est incapable d'éliminer d'une façon active le fer. Contrairement aux ions hydrogène et sodium qui subissent une excrétion active au niveau des reins, le fer n'est pas excrété par l'organisme.

    Sa régulation se fait principalement par la captation du fer par les différentes cellules de l'organisme et surtout par la régulation de son absorption au niveau des intestins. Au niveau des entérocytes (cellules de la muqueuse intestinale), de nombreuses protéines interviennent pour contrôler l'absorption du fer. D'abord, la transferrine, c'est la protéine qui véhicule le fer dans l'organisme. Cette molécule capte, au maximum, 2 atomes de fer à l'état ferreux (Fe). Plus sa saturation en fer est élevée, plus l'absorption digestive sera réduite et vice versa. D'autres protéines comme l'HFE1 et l'hémojuvénile ont une action sur le récepteur de la transferrine au niveau des entérocytes. Ce qui modifie également l'absorption du fer selon les besoins de l'organisme. Dans l'hémochromatose de type 1, certaines mutations génétiques ont modifié la protéine HFE1. Ce qui provoque l'accroissement de l'absorption du fer au niveau des intestins, suivi d'une saturation rapide de la transferrine. Le reste du fer qui n'a pas pu être lié à la transferrine se trouve ainsi à l'état libre. Ce fer libre échappe au contrôle de l'organisme et il se dépose anarchiquement au niveau des différents tissus.

    hemochromatose

     

    Ces dépôts sont à l'origine des complications viscérales de l'hémochromatose car une surcharge en fer au niveau des organes en modifie la structure et le fonctionnement. Un sujet atteint d'hémochromatose accumule 10 à 16 fois plus de fer que la normale. Au début, les signes sont strictement biologiques avec des anomalies dans les explorations du métabolisme du fer. Il y a élévation de la valeur du TRF ou coefficient de saturation de la transferrine, puis augmentation du fer sérique et de la ferritinémie. La maladie n'a généralement d'expression clinique que vers l'âge de 40 ans environ. Il apparaît une asthénie mal expliquée et la peau prend une coloration grisâtre. Il existe également des atteintes articulaires et osseuses qui se manifestent, respectivement, par des douleurs articulaires et une raréfaction de la trame osseuse parfois responsable de fractures dites pathologiques. A cause de la surcharge, le foie augmente de volume, ce qui donne une hépatomégalie. Le tissu hépatique peut ensuite subir une fibrose. Ce qui conduit à une cirrhose avec le risque majeur d'hépatocarcinome (cancer du foie). L'atteinte du pancréas se traduit par un diabète généralement insulinodépendant. L'hypophyse peut également être atteinte, engendrant une insuffisance hypophysaire avec ses propres complications (hypogonadisme, hypothyroïdie, insuffisance corticotrope...). Le coeur peut aussi être touché, son atteinte se manifeste par des troubles de la conduction, des troubles du rythme ou par un tableau d'insuffisance cardiaque.

     

    Le Mardi 27 Janvier 2009 à 13:26
    Article écrit par Toli


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