Prévention : gare à l'excès de fer
C'est
bien connu, le manque de fer est dangereux pour l'organisme... Mais
l'excès de fer l'est tout autant. On parle alors d'hémochromatose. Une
maladie dont les conséquences peuvent s'avérer graves si elle n'est pas
traitée. Pour sensibiliser le grand public, des conférences ont lieu
samedi 9 juin à Lyon et Saint-Étienne et mardi 12 juin à Grenoble.
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L'hémochromatose
est une maladie génétique et héréditaire, liée à une surcharge de fer
dans l'organisme. C'est le manque d'hepcidine, hormone régulant
l'absorption de fer, qui provoque cette surcharge. Première maladie
génétique en France, elle touche une personne sur 300 et pourtant, est
encore mal connue. Selon l'Association hémochromatose France (AHF), 150
000 Français seraient des malades qui s'ignorent.
Pour lever le voile sur cette maladie, une Journée nationale de
l'hémochromatose est organisée ce samedi 9 juin dans 60 villes en
France, dont Lyon, Saint-Étienne et Grenoble (le mardi 12) en
Rhône-Alpes. Initiée par l'AHF, cette 4e édition est l'occasion
d'informer un large public et d'orienter vers un dépistage(1) les
personnes susceptibles d'être atteintes.
Des symptômes méconnus
Fatigue
chronique, douleurs dans les mains et les articulations, détresse
morale et psychologique, perte de la libido ou encore coloration
brunâtre de la peau... Ces symptômes doivent alerter, surtout si la
personne a des antécédents familiaux de maladies du foie.
Pour l'heure ils sont encore trop souvent associés à d'autres
pathologies et donnent lieu à des prescriptions sont inadaptées à
l'hémochromatose. Une méconnaissance d'autant plus grave que si le
malade n'est pas traité, il encourt des risques réels avec des
conséquences qui peuvent s'avérer sérieuses sur le long terme, voire
mortelles : cirrhose parfois compliquée d'un cancer du foie, atteinte
des articulations, diabète (1 cas sur 2), insuffisance cardiaque...
Un traitement existe
Pourtant, une fois dépistée, la maladie est facilement traitable, par le biais de saignées qui font baisser le taux de fer. «Pour
les cas les plus graves, on préconise un traitement d'une saignée par
semaine jusqu'à ce que le taux revienne à la normale. Ensuite, le
patient suit un traitement d'entretien, avec une saignée tous les mois
puis tous les 3 ou 4 mois», explique le professeur Jean-Pierre
Zarski, chef du département hépato-gastro-enterologie de l'hôpital
Albert Michallon à Grenoble. Il interviendra le mardi 12 juin lors de
la conférence grenobloise. Ces saignées peuvent être réalisées dans un
établissement de transfusion sanguine, en cabinet médical, ou par une
infirmière à domicile. A chaque saignée, entre 450 et 500 ml de sang
sont prélevés(2).
Il n'existe pour l'instant pas d'autre traitement. En plus des
saignées, le malade doit s'abstenir de toute consommation d'alcool et
éviter de prendre du poids. Cette maladie affectant le patient de
plusieurs façons, les conférences, d'une durée approximative de deux
heures, seront animées par différents spécialistes :
gastro-entérologues, rhumatologues ou encore cardiologues.
Depuis sa création en 2004, la Journée nationale de
l'Hémochromatose a permis à 5 000 personnes de prendre contact avec
l'Association Hémochromatose France pour s'informer et à plus de 600
personnes de découvrir leur hémochromatose et d'entamer un traitement.
(1)Un seul geste : faire prescrire par son
médecin une vérification du taux de saturation de la transferrine au
cours d'un examen courant ou d'un banal bilan sanguin. Coût : 20 ,
pris en charge par la Sécurité Sociale. Si ce test s'avère positif, un
test génétique, remboursé depuis le 1er mai, est nécessaire.
(2)Pour comparaison : lors d'un don du sang, le prélèvement est de
450 ml et le volume de sang d'un homme de 70 kg est de 5 litres.
Annabel Coavoux
Bon à savoir
Les conférences :
> Lyon
Samedi
9 juin à 14 h 30 à l'Etablissement Français du Sang, 3 rue du Vercors
69007 Lyon. Intervenants : le professeur Christian Trepo, le professeur
Denis Vital-Durand et le docteur Philippe Merle.
> Saint-Etienne
Samedi
9 juin à 15 heures à l'Ecole d'infirmières, hôpital Bellevue, Pavillon
54, 25 boulevard Pasteur. Intervenant : le docteur Marie Cambou.
> Grenoble
Mardi
12 juin à 20 heures à la Maison des Associations, 6 rue Berthe de
Boissieux. Intervenant : le professeur Jean-Pierre Zarski.