• Anémie, hémochromatose : bientôt un traitement par l'hepticine

    Des chercheurs viennent de découvrir l'hepticine, surnommée « l'hormone du fer ». Elle joue un rôle de régulateur du fer dans l'organisme, qui en excès est responsable de l'hémochromatose et en carence de l'anémie, deux maladies particulièrement graves et bien plus répandues que, par exemple, le diabète.

    L'équilibre est subtil autour de ces trois grammes de fer, soit environ 23 millièmes du poids d'un homme ; un peu moins et c'est l'anémie, les tissus s'asphyxient, un peu plus et c'est l'hémochromatose, les cellules s'empoisonnent. Dans le monde, des centaines de millions d'hommes et de femmes souffrent soit d'une carence, soit d'un excès en fer. En France, l'hémochromatose tue chaque année 2.000 personnes.
    Le fer est un constituant mineur de l'organisme, mais il joue un rôle majeur, voire essentiel à la vie, puisqu'il intervient dans la synthèse de l'hémoglobine, molécule responsable de la fixation et du transport de l'oxygène dans le sang. Son taux doit être maintenu dans une fourchette étroite idéale, mais sa voie de régulation était jusqu'à aujourd'hui pratiquement inconnue.
    En découvrant une hormone synthétisée par le foie, nommée « hepticine », capable de réguler cet équilibre délicat du fer, une équipe de chercheurs de l'Institut Cochin à Paris ouvre enfin de sérieuses perspectives à la mise au point d'un traitement pour ces malades souffrant d'un excès ou d'une carence ferrique.
    Il vient d'être prouvé qu'un déficit en hepticine est directement responsable de l'hémochromatose héréditaire. Cette avancée scientifique suggère la possibilité de prévenir cette maladie génétique la plus fréquente dans le monde (une personne sur 200 à 300 est touchée en Europe) en apportant de l'hepticine.
    Chez l'animal, des souris génétiquement modifiées qui ne produisent pas d'hepticine sont atteintes d'hémochromatose, tandis que celles qui produisent sans retenue de l'hepticine sont perpétuellement anémiées.
    Des pourparlers sont en cours avec un laboratoire pharmaceutique suisse pour traduire cette découverte en molécules pharmaceutiques utilisables chez l'homme et on peut supposer que d'ici cinq ans les millions de malades du fer pourraient être soignés efficacement en prenant soit de l'hepticine ou l'un de ses analogues, soit un inhibiteur de cette hormone.

    27/05/2003 Isabelle Eustache

    Nicolas G. et coll., Nature Genetic, mais 2003, CNRS, Inserm, Université René-Descarte, faculté de Médecine Cochin – Port-Royal, Nancy C. Andrews de Howard Hughes Medical Institute de Boston.

    Lien trouvé sur :
    http://www.e-sante.be/be/magazine_sante/sante_sante_maladies/Anemie_hemochromatose_bientot_traitement_par_hepticine-3199-691-art.htm


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